Bonjour à toutes et à tous,
Et bonjour l’hiver ! Le début du froid hivernal, des journées courtes, le manque de lumière et les intempéries nous bloquent à l’intérieur quand on préfère « rester au chaud ». Heureusement, les décorations de Noël illuminent les villes, les préparations aux festivités et la recherche des cadeaux occupent l’esprit et l’effervescence des fêtes réjouit les cœurs. En même temps, les bienaimés défunts nous manquent particulièrement et les soirées d’hiver peuvent sembler particulièrement longues. La déficience de fruits et de légumes de saison nous prive de vitamines et de minéraux, on a l’envie irrésistible de manger chaud, épicé et riche et de se réconforter avec des douceurs et du vin.
C’est le moment de préparer l’organisme pour la période d’hibernation, de renforcer la résistance au froid et aux attaques virales tout en gardant l’énergie, la volonté et la motivation.
Le début de l'hiver est traditionnellement associé aux rythmes biologiques du méridien bioénergétique des Reins. Ses fragilités saisonnières peuvent se manifester à tous les niveaux : physiques, émotionnels et spirituels.
Le niveau physique concerne les fragilités des systèmes urinaires et hormonaux, comprenant les hormones sexuelles et celles des glandes surrénales - l’adrénaline, la noradrénaline, les corticoïdes et l’aldostérone. On peut se sentir fragilisé, vieilli, ressentir une baisse de libido, avoir des règles irrégulières ou douloureuses, un syndrome prémenstruel ou des bouffées de chaleur, comme si notre propre « frigo » - les Reins - était en panne. Les perturbations du fonctionnement des glandes surrénales peuvent provoquer des réactions excessives au stress, orchestrées par l’adrénaline et la noradrénaline, avec des palpitations, des réactions neurovégétatives, des sauts de tension artérielle, des malaises ou des nausées faciles. En complément, le dysfonctionnement de l’aldostérone peut générer de la rétention d’eau, des œdèmes ou une prise de poids brusque et importante sans modification du régime alimentaire. C’est peut-être la raison pour laquelle on associe traditionnellement les méridiens des Reins et de la Vessie à l’élément « Eau », car le système urinaire est responsable du métabolisme et de l’élimination de l’eau. Les variations des corticoïdes se manifestent par des insomnies et des inflammations, notamment dans les articulations, la colonne vertébrale et les douleurs osseuses, associées au méridien des Reins. Une autre fragilité peut concerner l’appareil auditif et engendrer des sensations de vertige ou des acouphènes.
Du point de vue émotionnel, le méridien des Reins est associé à la motivation, la volonté de vivre et de réaliser sa mission malgré toutes les difficultés, les défis et les obstacles de la vie. Notre état émotionnel peut être fragilisé durant la période hivernale par des peurs, parfois inexplicables, quand on se sent « à fleur de peau », extrêmement sensible. Notre esprit peut être plus facilement troublé par la peur des maladies et de la mort. Comme la gelée du matin peut enfermer l’herbe dans une petite cage de glace, la peur peut bloquer nos mouvements et nos élans, nous faire perdre notre motivation. Il est ainsi parfois plus facile de baisser les bras pour rester sous la couette chaude et ne pas sortir dans un monde dangereux. Les anciens disaient que le méridien bioénergétique des Reins représente notre programme génétique, notre nature et notre identité, notre capacité à résister aux intempéries, au froid et aux agressions. Les émotions positives qui renforcent le méridien des Reins sont la douceur et le calme, la sensation de paix intérieure, comme au fond de l’océan où on ne ressent pas les vagues des tempêtes en surface.
Selon la philosophie ancienne « l’eau n’affronte pas les obstacles, mais les contourne et monte du sol ». C’est un bon indice qui nous enseigne comment réagir face aux obstacles et aux problèmes : sans les affronter directement, mais en trouvant des voies divergentes pour éviter un conflit ouvert, tout en réalisant notre projet de vie, doucement mais surement. L’Eau est l’élément le plus fort et indestructible de la nature : on peut lui porter autant de coups que l’on veut, l’eau s’ouvre et se referme derrière le poing sans jamais être endommagée.
Pour renforcer les Reins, les textes anciens conseillent un exercice en position allongée afin de visualiser l’image d’un pêcheur à l’aube qui reste calme en observant la surface lisse de l’eau qui porte le petit chemin doré du reflet du soleil levant.
Le point associé au début de l’hiver est le point « Grand Courant » (R3, Tai Xi), situé dans un creux anatomique derrière la malléole interne (voir illustration ci-dessous).
C’est le point-source du méridien des Reins et son nom symbolise le rassemblement de tous les projets, de toutes les énergies en un courant puissant, concentré sur le but ultime de la vie pour le réaliser.
Les scientifiques ont démontré la multitude de bénéfices extraordinaires de la stimulation de ce point : activation du fonctionnement des hormones sexuelles et des glandes surrénales avec les effets d’un dopage hormonal très puissant, stimulation de la résistance au stress et du métabolisme de l’eau. C’est un grand point de la motivation qui aide à retrouver la volonté de vivre et de réaliser sa mission.
Le second point à stimuler est le point « La Vallée Interne » (R10, Yin Gu), situé dans un creux anatomique à l’extrémité interne du pli du genou (voir illustration ci-dessous).
C’est un grand point qui mobilise toutes les sécrétions : le métabolisme de l’eau, des hormones et de tous les autres liquides, comme la salive, les larmes, le liquide synovial dans les articulations, les urines, le circuit de la lymphe, la bile, le liquide céphalo-rachidien dans le système nerveux, le liquide interstitiel entre les cellules et de nombreux autres. Le nom de ce point symbolise la vallée entre les montagnes, un fleuve protégé des intempéries par de hauts rochers et qui irrigue le village et ses maisons. C’est un endroit de paix intérieure et de douceur. La stimulation du point « La Vallée Interne » apaise l’esprit, procure une sensation de calme, dissipe la peur, stimule l’élimination d’eau et dissipe les œdèmes, remonte la libido et stimule les hormones sexuelles, neutralise les bouffées de chaleur, les insomnies, aide à contrôler les palpitations et les sauts de tension artérielle. C’est un grand point qui renforce toutes les propriétés de l’élément « Eau » - la force tranquille de l’océan qui aide à contourner tous les obstacles.
On peut stimuler ces points quotidiennement par acupuncture/électro-acupuncture (20 min), laser (1 min), massage (30-40 secondes jusqu’au moment où on ressent de la chaleur dans le point, signe que la stimulation est efficace) ou réchauffement à distance avec un bâton de moxa (1 min). Pour renforcer l’action, on peut faire pénétrer dans ces points quelques gouttes d’huile essentielle d’Aneth ou de Fenouil et de Cannelle (diluer 15 gouttes d’huile essentielle dans 50 ml d’huile d’amande douce). Ces essences stimulent les glandes surrénales et les fonctions des hormones sexuelles, régularisent la température du corps en apportant de la chaleur quand il fait froid tout en calmant les bouffées de chaleur liées à une déficience d’hormones sexuelles. Il est traditionnellement conseillé d’appliquer l’essence de cannelle sur la colonne vertébrale, en passant de haut en bas par tous les espaces entre les vertèbres (méridien Vaisseau Gouverneur). Son action est extraordinaire pour renforcer la mobilité du corps, le développement moteur et psychologique (utilisée aussi pour les bébés en cas de retard de ces fonctions) et du point de vue spirituel, renforcer notre axe vertical, représenté symboliquement par la colonne vertébrale : notre capacité à rester debout, à garder une posture droite, de l’ambition, à montrer de la persévérance, envers et contre toutes les tempêtes et les agressions. Elle renforce également notre résistance physique et émotionnelle.
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